J’ai grandi dans le plus grand quartier juif de Paris, où mes parents sont Chlou'him depuis plus de trente ans.

Très jeune, j’ai été profondément impliqué dans la vie communautaire et j’ai eu le privilège de rencontrer des survivants de la Shoah ainsi que des Juifs originaires d’Afrique du Nord. Ces rencontres ont façonné ma compréhension de notre responsabilité : transmettre notre histoire et nos valeurs juives.

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J’ai suivi la voie familiale en étudiant dans les institutions rabbiniques (’Heider & Yéchiva), mais j’ai toujours créé en parallèle : je dessinais, je faisais de la musique, et j’ai fini par découvrir ma passion pour la mode. Pour moi, la mode est une forme d’art idéale, car ce que nous portons à l’extérieur est en réalité un message intérieur.

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Après le lycée, j’ai intégré une école de mode à Paris et j’en suis sorti major de promotion en 2020, diplômé en Design de Mode, Modélisme et Couture. Mais je vivais alors dans deux mondes : mon engagement en tant que Chalia'h dans la communauté et ma vie de créateur de mode.

Plutôt que d’y voir un conflit, j’ai compris que c’était une opportunité. Je voyais deux publics qui avaient besoin d’une nouvelle proposition : les jeunes Juifs baignés dans la pop culture, en quête d’une expression de leur identité qui soit authentique à la fois dans leur pratique et dans leur vie contemporaine.

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C’est ainsi qu’en 2021, j’ai fondé KËTA STUDIO, que je décris comme du street art hassidique. C’est l’espace où je réunis toutes les dimensions de mon parcours, en créant des œuvres respectueuses mais ludiques, qui honorent la tradition tout en utilisant un langage visuel résolument contemporain.

Mes pièces commencent souvent par un concept hassidique (comme Hiskafya ou Le’hat’hila Ariber), puis j’imagine des personnages dans des environnements urbains, dans des contrastes inattendus qui invitent à réfléchir, à sourire, ou simplement à ressentir.